Ce premier parc vaudois, le deuxième du pays en taille après celui du Mont-Crosin (16 éoliennes) dans le Jura bernois, sera mis en service en novembre. Une fois opérationnelles, les six éoliennes de Sainte-Croix permettront de produire 22 millions de kilowattheures par an, de quoi couvrir la consommation d’électricité domestique d’environ 20’000 personnes ou l’équivalent de la consommation électrique annuelle de la commune de Sainte-Croix et de ses industries.
Un quart de siècle
Il a fallu un quart de siècle pour concrétiser ce projet, dont la première étude de faisabilité date de 1998. Les tensions ont été constantes dans la région. C’est après un véritable marathon juridique que le Tribunal fédéral avait donné son feu vert en avril 2021. Les travaux avaient démarré six mois plus tard. Le montage des six éoliennes a été finalisé entre le 31 juillet et le 1er septembre. Désormais, les équipes techniques s’attellent aux travaux internes nécessaires sur chaque machine. La phase des tests a débuté en septembre, avant la mise en service de l'ensemble du parc éolien fin novembre 2023.
« Nous devons prendre notre destin en main »
Pour le conseiller d'État écologiste Vassilis Venizelos, le moment est d'importance : « Une journée historique, c’est le premier chapitre de l’éolien vaudois. Si l’on veut réussir la transition énergétique, on a besoin de l’éolien. Évidemment, il faudra réduire notre consommation, mais il faut aussi produire plus », explique-t-il. Aujourd’hui, 84 % de l’énergie consommée est importée, ce qui montre la dépendance aux pays voisins. « Nous avons senti le vent du boulet l'année passée avec la pénurie énergétique. La solidarité a fonctionné, mais elle n'est pas éternelle. Nous devons prendre notre destin en main. »
Urgence vitale
« Les hélices de Sainte-Croix portent à 47 le nombre d'éoliennes en Suisse, contre plus de 1300 chez notre voisin autrichien. Il nous en manque encore 800 pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie énergétique 2050, » a rappelé Christian Petit, directeur de Romande Energie. « Le problème, ce n'est pas la crise climatique, c'est que nous ne faisons rien pour la maîtriser. Nous sommes en urgence vitale », a rappelé l’ancienne ministre vaudoise Jacqueline de Quattro : « À ce moment-là, on ne pinaille plus !»
La surprise finale a contribué à délivrer une dose supplémentaire de bonne humeur : Marie-Thérèse Porchet a débarqué en pleine forme pour se moquer de tout ou presque : « Je ne sais pas qui a géré le chantier, mais je crois que depuis, ils ont repris celui de la gare de Lausanne. »
En savoir plus sur le parc : www.eoliennes-saintecroix.ch
Texte : Suisse Eole
Valentin Flauraud/Romande Energie ©
0 Kommentare