Depuis début 2020, Olivier Waldvogel travaille en tant que chef de projet pour le bureau de Suisse alémanique de Suisse Eole, à Liestal. Il en prend désormais la direction.

Quels sont pour vous les plus gros chantiers de l’exploitation de l’énergie éolienne en Suisse ?
Les procédures de planification et d'autorisation très complexes et très longues sont les défis majeurs que nous avons à relever. Ces procédures durent aujourd'hui beaucoup trop longtemps et contribuent largement à ce que le développement de l'énergie éolienne en Suisse, nécessaire à la transition énergétique et à la sécurité de l'approvisionnement, n'ait toujours pas réellement progressé. Il est urgent d'accélérer les choses et de procéder à des simplifications substantielles car avec l'énergie éolienne, nous disposons d'une technologie qui a fait ses preuves dans le monde entier et qui peut nous fournir rapidement une électricité hivernale précieuse, propre et locale.

L'énergie éolienne prend maintenant enfin son envol en Suisse. Dans le Jura vaudois, le nouveau parc éolien de Sainte-Croix a été inauguré à l’automne. Au cours des deux dernières années, le Tribunal fédéral a par ailleurs donné son feu vert pour huit projets au total ; deux décisions ont été publiées il y a quelques semaines. Ces décisions montrent que ces projets sont le fruit d’un travail minutieux et rigoureux. Elles signifient aussi que d'ici 2025, des autorisations de construire devraient être délivrées pour une production d'électricité éolienne supplémentaire d'environ 500 GWh/a.

Avec l’Offensive éolienne, l’acte modificateur unique et le projet de loi pour l'accélération des procédures, le Parlement pose actuellement des jalons importants pour que les projets éoliens les plus avancés et les nouveaux projets puissent être réalisés plus rapidement.

Où faut-il agir pour réaliser au moins une partie de l'énorme potentiel de 30 TWh ?
Pour plus de sécurité d'approvisionnement, d’autonomie et de protection du climat, nous avons besoin d'un développement massif de toutes les énergies renouvelables. L’énergie éolienne joue ici un rôle essentiel car elle présente d’un côté, avec 30 TWh/a, un potentiel jusqu’à présent pratiquement inexploité, et elle fournit d’un autre côté 2/3 de son électricité en hiver, lorsque nous en avons le plus besoin.

Pour que nous puissions exploiter et débloquer une partie de ce potentiel, nous avons besoin, outre l’accélération des procédures, de compromis viables et d’un dialogue constructif à tous les niveaux. La transition énergétique est un projet intergénérationnel qui nous concerne tous et que nous pouvons seulement mener à bien ensemble, en tant que société. Toutes les parties concernées les administrations, les politiques, les entreprises, les associations et la population sont invitées à faire un pas les unes vers les autres car les discussions et les débats polarisants ne nous font pas avancer. Il est essentiel de prendre au sérieux les préoccupations, les craintes et les incertitudes, tout en essayant de trouver de bonnes solutions et des compromis. Je suis convaincu que nous pouvons y arriver.

Reto Rigassi continuera à travailler pour Suisse Eole. Dans quels domaines interviendra-t-il ?
Reto Rigassi soutiendra Suisse Eole de manière ponctuelle sur la base de sa longue expérience et de sa solide expertise, tout particulièrement dans le domaine de la faune.

Depuis l’automne dernier, Roman Windisch a également rejoint l’équipe de Suisse Eole, quelles seront ses responsabilités ?
Roman Windisch me soutiendra dans le cadre de nos activités en Suisse alémanique et se consacrera tout particulièrement aux éoliennes uniques dans les zones industrielles.

Interview et images : Suisse Eole