Le poids de la BNS pour orienter la place financière helvétique vers le respect de l’accord de Paris et est immense. Son impéritie sur le climat envoie un très mauvais signal à la place financière helvétique.

Les Artisans de la transition : confirment l’absence de politique climatique de la BNS, en contradiction avec les politiques climatiques fédérales

(CP) Le portefeuille d’actions connu de la Banque nationale suisse (92 milliards de francs, soit l’équivalent de 60 % des placements en actions de la banque) est à l’origine des émissions de 48.5 millions de tonnes de CO2 en 2017. Une quantité supérieure aux émissions totales imputées à la Suisse en 2016 (48.3 millions de tonnes), dernière année où ce chiffre est disponible. (Text auf Deutsch >>)


Les Artisans de la transition publient une nouvelle étude sur les placements dans l’industrie fossile de la Banque nationale suisse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Alors que cette institution, qui aura son Assemblée générale le 27 avril, gère l’une des plus importantes fortunes au monde, elle n’a toujours pas de politique climatique. Ce faisant, elle est en retard sur l’évolution de la finance internationale, est en contradiction avec les politiques climatiques fédérales et nuit aux intérêts de la Suisse. 

Réduire les émission tout en augmentant le rendement
Si elle avait désinvesti les 7.4 milliards de francs qu’elle a placés dans les entreprises les plus émettrices de CO2 et les avait réinvestis dans les entreprises les plus vertueuses du point de vue du climat, la BNS aurait divisé par deux les émissions liées à son portefeuille d’actions. Et amélioré son résultat financier de 20 milliards de francs durant ces trois dernières années (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017). De plus, certaines des entreprises les plus nocives pour le climat dans laquelle la BNS investit violent localement les droits de l’homme.
 
Voilà les principaux résultats de l’analyse que les Artisans de la transition ont demandée au cabinet ISS-Ethix, basé à Zurich. Ces chiffres confirment ceux publiés, en décembre 2016, dans le premier rapport des Artisans de la transition sur les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles aux Etats-Unis.
 
Pour compléter ces résultats, les Artisans de la transition ont demandé au cabinet 2 Degrees Investing d’évaluer le portefeuille de la BNS au regard de l’objectif inclus dans l’accord de Paris de ne pas dépasser 2°C de hausse de la température moyenne sur Terre par rapport à l’époque préindustrielle. Selon cette évaluation, la BNS sous-investit dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’électromobilité.

Signe d’impuissance
La BNS gère une fortune de 843.3 milliards de francs. C’est plus que la fortune globale des 1700 institutions de prévoyance professionnelle actives en Suisse, qui était estimée, fin 2017, à 824 milliards de francs. Le poids de la BNS pour orienter la place financière helvétique vers le respect de l’accord de Paris et influencer le cours de la transition énergétique est donc immense. Son impéritie sur le climat envoie un très mauvais signal à la place financière helvétique. Et l’inaction du politique vis-à-vis de la BNS résonne comme un signe d’impuissance sur un sujet de première importance.
 
La BNS a tous les outils et toute la légitimité pour adopter une politique climatique. Sur la scène mondiale, de grands acteurs de la sphère financière avancent : fin 2017, huit banques centrales ont créé un réseau d’échange sur les moyens d’orienter les marchés financiers vers la lutte contre le changement climatique. La Banque mondiale cessera tout financement d’infrastructures d’exploitation de gaz et de pétrole à partir de 2019. Et la Commission européenne vient de publier sa feuille de route « pour amener le système financier à soutenir les actions de l’Union européenne en matière de climat et de développement durable ».
 
La négligence climatique de la BNS nuit à l’efficacité des politiques
Alors que le parlement débat de la révision de la loi sur le CO2 et qu’une initiative parlementaire prévoit de modifier la loi sur la BNS pour l’obliger à respecter l’article 2 de la Constitution, le Conseil fédéral et le parlement ne peuvent pas se retrancher derrière l’indépendance de la BNS pour ne rien faire. La négligence climatique de la BNS nuit à l’efficacité des politiques climatiques fédérales, avec un énorme gaspillage d’argent public à la clef :

Pendant que la Confédération intervient au niveau international pour fermer les centrales à charbon conventionnelles (sans capture et séquestration), la BNS investit plus de 2 milliards de francs dans les entreprises qui extraient et utilisent du charbon.

Alors que la loi sur le CO2 prévoit de dépenser jusqu’à 3,75 milliards à l’étranger pour compenser les émissions dues à la mobilité en Suisse, la BNS investit plus de 6 milliards dans des entreprises qui ont pour tâche d’extraire toujours plus de pétrole du sous-sol.

La politique de la BNS détériore en premier lieu la situation des plus pauvres dans les pays en développement, où l’action de la DDC se concentre pour aider les pauvres.


Il est possible de faire beaucoup mieux !

Etude : Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont contraires aux intérêts de la Suisse >>

Texte : Les Artisans de la transition 

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