Développé au CSEM de Neuchâtel : les modules verre à verre couleur terre cuite dotés de cellules solaires PERC offrent de nouvelles possibilités esthétiques, en particulier pour les constructions classées. Photo : CSEM

Installés par Solstis : les nouveaux modules de 50 x 150 cm d’Issolar. ©Photo : CSEM

Selon Issol, d’autres dimensions sont aussi disponibles sur demande. Sur l’image, un schéma de coupe pour des fabrications sur mesure. Photo : Issol

Première : une nouvelle technologie suisse, Solar-Terra, permet de concilier photovoltaïque et protection des monuments

(AN) Le toit photovoltaïque rouge brique du village fribourgeois d’Ecuvillens, classé au patrimoine historique, est une première : les verres frontaux des modules en silicium verre à verre ont été colorés en terre cuite par sérigraphie si bien que même la protection des monuments a été favorable au toit photovoltaïque de cette ferme construite en 1859. (Text auf Deutsch >>)


Lorsque tout le monde tire à la même corde, on peut atteindre des objectifs très ambitieux : avec le toit photovoltaïque de 26.55 kW aménagé sur la ferme classée d’Ecuvillens, un produit développé en Suisse et ouvrant de toutes nouvelles possibilités au photovoltaïque sur des bâtiments protégés a été présenté à la presse le 2 octobre 2017. Pratiquement, l’installation est le fruit de la collaboration du centre de recherche CSEM à Neuchâtel, du fabricant de modules belge Issol, qui possède aussi une filiale en Suisse, ainsi que du spécialiste du photovoltaïque Solstis, à Lausanne, qui a monté l’installation. Et bien sûr aussi de l’agriculteur Alexandre Galley, propriétaire du bâtiment : „J’avais déjà une installation photovoltaïque sur mon nouveau bâtiment d’exploitation en dehors du village et je suis désormais très fier que le toit de notre ferme classée produise aussi de l’électricité solaire“, se réjouit-il. Mais malheureusement, l’installation qui se trouve sur sa grange figure encore sur la liste d’attente de la RPC.

Du côté des autorités, ce projet a pu voir le jour grâce au canton de Fribourg et notamment au Service de l’énergie, au sein duquel le chef de service Serge Boschung a joué un rôle déterminant, et au Service des biens culturels. L’Office fédéral de l’énergie a aussi apporté son soutien.

Une grande qualité esthétique
„Partout dans le monde, le photovoltaïque connaît une avancée spectaculaire“, a rappelé Christophe Ballif, directeur du CSEM. „En Inde, un moratoire sur les nouvelles centrales à charbon a même été ordonné compte tenu des nouvelles possibilités à prix avantageux offertes par le photovoltaïque !“ Mais en Inde, on peut construire d’immenses centrales électriques à surface libre. „En Suisse, le facteur esthétique est très important. C’est d’ailleurs une bonne chose car nous sommes un petit pays et nous avons assez de place sur nos toits. Avec Solar-Terra, nous disposons désormais d’un beau produit convenant même aux maisons classées ou aux propriétaires de maisons qui veulent quelque chose de très satisfaisant sur le plan esthétique“, se réjouit Christophe Ballif.

Toiture, esthétique et production d’électricité
„La couleur des modules ne reproduit pas celle de la terre cuite neuve, elle contient aussi un peu de noir, afin d’imiter le vieillissement des tuiles. Car même les vraies tuiles des toits ne sont bien rouges qu’au début“, a expliqué Laurent Quittre, président du conseil d’administration d’Issol Suisse. „Nous souhaitons atteindre un marché de niche avec Solar-Terra“, a-t-il ajouté. Ce nouveau produit se veut d’abord une couverture de toit résistante aux intempéries et esthétique qui produit par-dessus le marché de l’électricité. En outre, le verre frontal a été doté d’un traitement antireflets afin d’empêcher tout effet dérangeant.

La puissance des modules équipés de cellules de silicium PERC est de 120 Watt/m2. Ils sont disponibles sans cadres dans les dimensions 51.0cm x 148.1 cm, avec cadres dans les dimensions 54.2 cm x 153 cm. Selon Issol, d’autres dimensions peuvent aussi être fabriquées sur demande. En outre, des modules factices sont également disponibles pour les zones en bordure.

Production et consommation les plus simultanées possibles
„A 400 francs le mètre carré, les modules ne sont pas plus chers que des modules traditionnels“, a expliqué Laurent Quittre. Interrogé quant aux spécificités de ces modules par rapport à des modules conventionnels, Pascal Affolter de Solstis a répondu : „On ne peut pas les comparer directement avec des modules conventionnels compte tenu de leur rendement plus faible. Il s’agit d’un produit qui est surtout utilisé dans les projets très qualitatifs.“ Dans son communiqué de presse, le CSEM mentionne une perte de rendement de 20 %, mais plusieurs spécialistes interrogés lors de la conférence de presse ont parlé de 30% à 40 %. Mais compte tenu que les modules produisent de l’énergie sur un toit existant en exploitant la lumière du soleil, elle aussi disponible, cette discussion prend le problème par le mauvais bout. En effet, un approvisionnement en énergie tourné vers l’avenir doit viser la plus grande simultanéité possible entre production et consommation, ce qui permet des économies au niveau du stockage et de la distribution de l’électricité. La toiture orientée au sud de la famille Galley à Ecuvillens produit désormais assez d’électricité pour 8 familles. Et avant son assainissement, elle ne produisait pas un seul kilowattheure.

Le produit Solar-Terra est vendu en Suisse par Ernst Schweizer AG et Solstis.

Davantage d’informations sur le produit Solar-Terra sur la page d’accueil d’Issol en anglais >> ou en français >>

©Texte : Anita Niederhäusern, rédactrice en chef ee-news.ch

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